
Étude de cas de Volkswagen
Les nouvelles de Volkswagen (VW) qui ont fait l'actualité l'an dernier, concernant la falsification des essais d’émissions des moteurs diesel, se sont répandues comme une traînée de poudre. Aussi choquantes qu'elles étaient, on peut comprendre que les chefs d’entreprise peuvent se tromper, mais à tel point comme l'a fait VW est juste incompréhensible. Ce genre de comportement est inacceptable à tous points de vue - qu’ils proviennent d’une perspective de direction commerciale, d'un point de vue de la responsabilité sociale ou même de celui des marchés financiers.
On présume généralement que le but ultime d’un point de vue financier est de maximiser la valeur actionnariale. Alors que c’est vrai dans une certaine mesure et que les investisseurs se soucient principalement de prix de leurs actions, la leçon apprise à prix fort dans cette histoire est que cette approche peut avoir un impact très nocif sur l'entreprise. L'échec de VW à prendre du recul et sa décision d'installer ce logiciel trompeur pour falsifier le taux des émissions provenait peut-être de telles présomptions.
La position qu'ont prise les actionnaires de cette décision découlait de la réaction instantanée du marché, où le prix des actions a chuté d’un tiers; entrainant une perte des milliards de dollars de la valeur des actions VW. Il n y a aucun doute là, le comportement contraire à l’éthique finit par détruit la valeur de l’action, point.
C’est exactement pourquoi les écoles de commerce ont adopté un nouveau paradigme qui enseigne aux gestionnaires la nécessité d'adopter une approche à triple facettes: personnes, planète, profits. Cela n’est possible qu'en équilibrant le désir des actionnaires à faire davantage de gains avec les objectifs des parties prenantes, tout en tenant compte de l’impact de leurs actions sur l’environnement. Cela implique l’augmentation des coûts associés à l’introduction des changements tels que les solutions respectueuses de l’environnement. Toutefois, c'est justement ces décisions qui contribueront à la création d'une valeur partagée à long terme.
Il est grand temps de se débarrasser du mythe qui prétend que les finances et le développement durable sont incompatibles. En fait, ils sont et doivent toujours être alignés. Avec les chefs d’entreprise de plus en plus focalisés sur non seulement les attentes des actionnaires, mais aussi sur la société et la planète, on pourra veiller à ce que l’économie reste équilibrée et durable à long terme. C'est malheureusement évident que les efforts de VW ont été trop axés sur les profits à court terme plutôt que sur la durabilité, la protection des clients, de l’environnement et surtout de sa marque à long terme.
La principale leçon qu'on peut tirer de tout cela est le fait que la viabilité financière réside dans la résilience. Les entreprises durables sont celles capables de récupérer des chocs tels que les crises financières ou les catastrophes naturelles. Cette résilience est le résultat direct des relations solides avec les employés et les communautés. Les actions de VW, cependant, étaient contre la durabilité. Il est difficile d'imaginer comment les gestionnaires de VW pensaient que de telles décisions contribueraient à l’amélioration globale de leur société. Tromper sciemment les consommateurs et les organismes de réglementation aurait pu paraitre une solution rapide à ce moment, mais cela a fini par compromettre la réputation de la société et son avenir. Il n y a aucune justification pour ce qu'ils avaient fait et leur forte ambition d’accroître leur part de marché était leur talon d’Achille.
Le scandale de VW reflète l’échec de leadership résultant non d'un manque de compétence ou d’engagement, mais plutôt d'un manque de caractère. En effet, dans beaucoup de cas similaires, la plupart des dirigeants sont des individus très instruits avec des équipes soudés qui ont un fort désir de réussir. Mais cette ambition n'est qu'une dimension singulière de ce qui fait un bon leader. Un leader accompli doit avoir beaucoup plus de qualités y compris: humilité, intégrité, responsabilité, tempérance, bon jugement, collaboration entre autres.