
Étude de cas de BP
Six ans sont révolus depuis le terrible catastrophe 'Deepwater Horizon' dans le golfe de Mexique qui a fait onze morts et devenu la plus grande marée noire dans l’histoire de l'humanité. BP exploitait la plate-forme pétrolière en mer et a été sérieusement critiquée depuis.
Des dirigeants politiques, des journalistes et des experts de l’environnement ont fustigé BP pour ce qu'elle a fait - ou n’a pas fait. Tandis que les accusations d’imprudence et de négligence ordinaire ont enfin été réglées avec le département de Justice américain en 2012, d'autres poursuites en justice sont toujours en cours. Un juge de la Cour de District a trouvé BP responsable de la marée noire, ce qui pourrait entraîner des amendes pouvant aller jusqu'à 18 milliards de dollars.
La colère sur le rôle de BP dans la marée noire du Golfe a anéanti toutes les avancées que la société a accomplies sur le front de la responsabilité sociale des entreprises au cours de dernières années. BP était en fait une des premières sociétés à prêter attention aux impacts sociaux et environnementaux. Elle était même considérée comme un pionnier dans l’établissement de rapports sur la RSE. Son rapport de responsabilité d’entreprise de 1998 a examiné les objectifs de réduction des émissions des gaz à effet de serre et les détails de ses activités commerciales.
BP reste un acteur majeur dans le secteur mondial de l’énergie et continue à opérer dans plus de 80 pays avec environ 84 000 collaborateurs. Néanmoins, six ans plus tard, la société souffre toujours des conséquences et des pressions réglementaires. Les dégâts qui ont touché le Golfe, l’habitat naturel, ses espèces et la communauté qui en dépend étaient simplement innombrables.
Après le choc, le PDG de l'époque, Tony Hayward, n'avait fait qu'empirer les choses. Tout le discours de la société sur la protection de l’environnement n'était plus crédible et ses actions ne correspondaient plus à son message. Le PDG a déclaré explicitement que la marée noire était «relativement petite» par rapport au 'grandeur de l'océan'. De toute évidence, ses compétences de PR et sa formation médiatique étaient lacunaires. Faisant des déclarations sans fondement et affirmant à un journaliste qu’il voulait que cette catastrophe prenne fin parce que «J’aimerais récupérer ma vie» - était pour le moins choquant.
Selon le Harvard Business Review (HBR), il y a cinq principales leçons à tirer de l'affaire BP, qui varient selon les considérations philosophique, géopolitique, stratégie, etc :
- "Notre dépendance sur les vieilles technologies basées sur les combustibles fossiles est dévastateur pour la planète, pour la société et pour les entreprises".
- "Se préparer à un monde où tout va toujours bien est extrêmement dangereux".
- "Minimiser vos erreurs est certainement une grosse erreur".
- "Les risques environnementaux peuvent menacer la viabilité d’une entreprise".
- "Les entreprises peuvent très rapidement perdre la réputation d’être un leader en développement durable".
BP continue d’aller de l’avant avec des plans dans les secteurs d’énergie classiques et renouvelables et des investissements dans des projets énergétiques tels que les biocarburants et les parcs éoliens. Toutefois, il est difficile de déterminer combien de ces dépenses «réparatrices» de BP sont réellement volontaires, négociées ou imposées par la législation. Vers la fin de 2010, le nouveau CEO, Bob Dudley, a promis de faire avancer la société et d'instaurer la confiance, mais il y a encore un long chemin à parcourir avant que la société parvienne à reconstruire sa réputation brisée.
Pour en savoir plus, visitez: https://hbr.org/2010/06/the-bp-oil-spill-top-5-lessons.html.
Pour une étude approfondie sur la marée noire et plus de détails sur l’explosion, la fuite d'huile, les conséquences et l'impact sur l’environnement, visitez: https://www.britannica.com/event/Deepwater-Horizon-oil-spill-of-2010