L'équipe de communications d'entreprise et de la RSE s'est récemment assise avec le chef de l'exploitation de BMMI – Gestion des marchés & Logistiques, Robert Smith, pour entendre ses réflexions sur l'importance du bon jugement dans l'environnement commercial dynamique et mondialisé.

Le bon jugement est toujours une bonne chose, mais pourquoi est-il particulièrement important dans le monde des affaires d'aujourd'hui?

Je pense qu'avec l'environnement dans lequel nous opérons, en particulier en Afrique et dans les endroits éloignés, l'un des atouts les plus importants dans la gestion est le bon jugement. Vous ne pouvez pas donner un guide et dire que c'est ainsi que vous pratiquez le bon jugement. En fin de compte, vous êtes confronté à tant de situations et d'événements, certaines imprévisibles, et vous ne pouvez pas avoir des instructions qui couvrent tout. Le bon jugement est une compétence humaine cruciale qui doit être développée.

Donc, si le bon jugement est une compétence, comment peut-il être développé?

La pensée critique est très importante. Vous devez pouvoir écouter différents points de vue et en collecter des informations, parfois très rapidement. Vous devrez des fois écouter ce que les gens disent, extraire les informations pertinentes, les assimiler, juger ce qui est juste et ce qui ne l'est pas, ce qui vaut la peine d'être écouté et ce qu'il faut ignorer. Mais cela ne s'arrête pas là, il faut évaluer les avantages et les inconvénients de ces décisions, sans perdre de vue vos objectifs et ce que vous essayez d'atteindre. Vous devez toujours recentrer et tout diriger vers l'accomplissement de ces objectifs en gardant à l'esprit l'importance de vos valeurs. Avoir une boussole morale et éthique est crucial.

Quel est l'importance de la pensée critique dans la faculté du bon jugement et comment l'avez-vous développé au cours de votre carrière?

Quand j'étais un jeune stagiaire diplômé, mon employeur m'amenait à des réunions de plus haut niveau et me posait des questions sur mon avis et mes commentaires. Dans ces réunions, je pouvais bien sûr observer, écouter et voir comment une discussion se déroule autour d'un problème particulier ou d'une opportunité particulière. J'ai été également témoin de la façon dont les gestionnaires prenaient leurs décisions. Malheureusement, les jeunes ne sont pas très exposés à ce genre de choses. En même temps, ils doivent être prêts à donner leurs opinions et être autorisés à le faire. De cette façon, ils peuvent voir comment le processus fonctionne et comment les gens évaluent et prennent des décisions et comment ils s'assurent que ces décisions relèvent des valeurs de l'organisation.

À part la pensée critique, quelles sont les autres compétences qu'on doit développer pour avoir un bon jugement?

La bonne écoute est une compétence cruciale. Elle vous aide à développer la possibilité de parcourir de longues conversations et d'en repérer les points saillants et les éléments clés qui vous aideront à prendre des décisions pertinentes, assurant ainsi que votre jugement  représente ce qu'il y a de mieux pour l'organisation. L'exemple traditionnel, enseigné dans de nombreux cours d'affaires, sur la visualisation d'un titre de journal parlant de cette décision reste une excellente stratégie. Cela vous aide à réfléchir bien et faire la part des choses, lorsque vous avez des doutes.

En tant que leader, comment tentez-vous d'encourager votre équipe à pratiquer le bon jugement?

Effectivement, en fin de compte, vous devez leur donner la chance de prendre des décisions et de porter des jugements. Si vous croyez que leur jugement n'est pas juste, vous devez leur faire savoir pourquoi. Cela peut toujours être facilité en clarifiant comment vous avez pris une certaine décision, plutôt que simplement de dire «c'est ainsi décidé, faites-le sans discussion».

Comment savez-vous si la décision que vous faites est en fait fondée sur un bon jugement?

Chaque fois que nous prenons une décision, nous essayons de passer par un processus. Nous examinons vraiment les avantages et les inconvénients, ce qui pourrait se passer, si nous avons la capacité de contrôler la situation, si tout est compris ou s'il reste des points ambigus. Si vous allez simplement sans un bon plan, sans avoir connaissance de ce que vous faites, et sans avoir les bonnes personnes pour mettre en œuvre la décision, alors vous faites un mauvais jugement.

Comment trouvez-vous l'équilibre entre les pressions de prendre des décisions rapides dans l'environnement commercial dynamique d'aujourd'hui et de pratiquer le bon jugement?

Parfois, vous pouvez sentez la pression, et parfois les gens peuvent dire au sujet d'un gestionnaire qu'il n'est pas prompt à prendre des décisions ou qu'il ne peut pas prendre une décision, voire pire ... qu'il prend de mauvaises décisions. La clé pour prendre une décision rapide et efficace est que vous devez être en mesure d'obtenir rapidement les bonnes informations, poser les bonnes questions et ensuite assimiler cette information dans votre tête pour prendre une décision bien éclairée. Le bon jugement provient de bonnes informations et il y a beaucoup d'informations autour de nous.

Si nous parlons aux individus qui débutent leur carrière, y a-t-il d'autres conseils que vous souhaitez partager?

C'est un peu comme lorsque vous apprenez à conduire votre voiture, d'abord vous conduisez avec un excellent processus de réflexion. Mais après quelques années, il devient presque un processus instinctif. Il en est de même pour la prise de décision. Au début, c'est quelque chose de nouveau, alors offrez-vous un cadre dans lequel vous vous sentez à l'aise, ce qui vous permet de prendre une décision et de le tester pour voir si cela fonctionne. Ensuite, adaptez-le. Ne cherchez pas quelque chose de compliqué mais tout simplement quelque chose qui fonctionne pour vous. Gardez à l'esprit que le bon jugement viendra certainement avec le temps. Plus vous le pratiquez, plus vous le perfectionnerez.